Stations & promenades
Promenade musicale dans une géographie littéraire
Eric Bijon | Olivier Py | Benoit Keller
Depuis longtemps j’avais envie d’approfondir l’unisson. L’unisson, c’est un peu comme du main dans la main, deux voix pour le même son, deux anches sur le même chemin. Et après on laisse faire les choses, on s’éloigne un peu, beaucoup, jamais trop loin.
De toute façon on ne se perdra pas, il y a le troisième, carcasse de bois qui ne coule pas, flotte dans son élément, stable, dedans jusqu’au cou On peut s’y accrocher sans problème, main dans la main dans la main.
Imaginons-nous plongé dans un livre.
L’auteur parfois situe son histoire à une adresse précise. On se retrouve dans une rue, sur une place, sur une île, parfois, on y reste durant tout le livre, parfois seulement une page. Pessoa, dans son intranquilité, passe sa vie dans la rue des Duradores: Il y vie, il y travail, il y rêve. Bergman lui, écrit ses scénarios sur son île, Fårö, parfois il y tourne. Sur son bateau, Kavvadias raconte une histoire de femme vendue pour trois cent cinquante livres libanaises à Beyrouth, sur une place, la place des Canons. Voilà, on a nos stations. Un pinceau, le trio vient habiter le lieu, lui donne du relief, le colorie à sa manière, juste le temps de s’immerger dans l’arrêt.
Et puis on prend la tangente,
on s’éclipse,
on suit la promenade et on part peut-être très loin d’ici.
Une station, une promenade, une station…
Une promenade musicale, dans une géographie littéraire.
Et le projet devient un film
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